Au-delà de la dualité

M.Christine – 2017

Nous vivons dans un monde de contrastes et d’oppositions.

Si l’on observe notre fonctionnement émotionnel et mental, on s’aperçoit que, spontanément, nous interprétons le monde qui nous entoure de manière dualiste : agréable/désagréable, rassurant/hostile, beau/laid, etc.

La nature, elle-même, se manifeste sous cette apparente dualité : le jour/la nuit, le ciel/la terre, l’homme/la femme, etc.

C’est pourquoi, l’être humain, de son côté, a construit ses concepts et son langage selon ce modèle bi-polaire : le corps/l’esprit, en haut/en bas, gentil/méchant, et ainsi de suite. Il faut reconnaître que c’était le moyen le plus simple pour décrire le monde qui l’entourait.

Cependant la réalité est beaucoup plus complexe.  

En Orient par exemple, la description des phénomènes s’est faite de façon beaucoup plus nuancée. La pensée taoïste l’a exprimée de façon particulièrement subtile.

Selon cette vision, à l’origine de toutes choses se trouve le Qi, le souffle originel, le principe fondamental de l’univers. Ce souffle unique se décline en 2 principes, apparemment opposés, et complémentaires : yin et yang.

Le yang est l’ensemble des énergies du ciel, subtiles, légères, énergies invisibles ou presque invisibles, qui animent la matière ;

Le yin représente l’ensemble des énergies de la terre, plus denses, plus lourdes, manifestées à travers ce que l’on appelle la matière, les formes.

Au niveau étymologique , le caractère Yang signifie « Lumière ». Mais le Yang peut représenter des concepts aussi divers que : l’extériorité, la créativité, la fermeté, la positivité, la masculinité, le soleil, le jour, etc. On lui attribue les qualités de chaleur, d’activité.

Le caractère Yin signifie « Ombre », mais il peut aussi exprimer l’intériorité, la réceptivité, la gentillesse, la négativité, la nuit, la lune, la féminité, la passivité, les ténèbres, le froid, l’inertie, etc.

Bien qu’il s’agisse de deux forces distinctes, on ne peut pas les séparer. Il faut plutôt considérer que l’une est le complément de l’autre. Si l’une n’existait pas, l’autre n’existerait pas non plus : toute chose, toute manifestation est constituée d’une face avant et d’un envers, sinon d’un côté apparent et d’un aspect « intérieur ».

Observons le symbole du Yin-Yang : comme dans de nombreuses traditions, le cercle représente le Tout, l’unité du monde.

Ce symbole exprime 2 aspects essentiels de la réalité, largement occultés en Occident :

1.     Chaque phénomène est en mouvement, en transformation continue. C’est ce qu’exprime la ligne ondulée qui sépare la zone noire et la zone blanche. Les deux phases sont complémentaires, indissociables, et elles s’interpénètrent.

Qui peut dire à quel moment précis s’est terminée la nuit pour faire place au jour qui se lève ? Les deux qualités s’engendrent l’une l’autre. Le jour contient le germe de la nuit, et réciproquement.

 De la même manière, alors que le froid de l’hiver nous enveloppe encore, dès janvier apparaissent les premiers bourgeons sur les branches, insignifiants, fragiles, mais premiers signes du printemps qui s’annonce… Transformation dans la continuité…

Précisons au passage, qu’il ne s’agit pourtant pas d’un éternel retour. Les phénomènes reviennent de façon cyclique, mais jamais de façon totalement identique. Chaque printemps voit les bourgeons revenir sur les arbres, mais ce ne sont pas les mêmes que l’année précédente ; les branches se sont allongées et les bourgeons ne sont pas disposés aux mêmes endroits…

2.     Rien n’est totalement Yin ni totalement Yang. Au sein d’un phénomène, qu’il soit de tendance Yin ou Yang, se manifeste une infinité de nuances. Sur le symbole, chacune des zones contient un petit cercle de couleur opposée : au sein de Yin se trouve toujours un peu de Yang, et réciproquement. Les orientaux emploient les qualificatifs Yin de Yin, ou Yang de Yin, ou encore, Yin de Yang, etc.

Exemple : Une femme (par définition de nature Yin) pourra avoir une anatomie plutôt Yang (avec des caractères féminins peu marqués extérieurement : Yang de Yin), une grande sensibilité (tendance Yin de Yin), et un mental très actif, très cartésien (tendance Yang de Yin), etc.

Cette compréhension induit que matière et énergie ne sont pas opposées. Elles sont 2 aspects d’un même « souffle », plus ou moins dense, plus ou moins subtil. Chaque manifestation résulte de l’interaction de ces deux  réalités, dans des proportions différentes. La science actuelle, à travers la mécanique quantique, a mis en lumière cette double nature de tous les phénomènes : à la fois onde et particule… Ou plutôt, ni vraiment onde, ni vraiment particule !

De même, le corps et l’esprit sont indissociables. Les neurosciences ont récemment attesté des modifications chimiques qui se produisent dans le corps de façon instantanée, lorsqu’on est confronté à une forte émotion. Le corps et l’esprit forment un tout, pour lequel il convient de rechercher l’osmose, l’équilibre le plus juste, afin d’occuper notre place d’être humain, debout entre ciel et terre. Notre mission consiste à faire le lien, à réaliser une synthèse, à manifester sur cette terre, la lumière de l’énergie céleste.

Alors, comment décliner cette compréhension dans la vie quotidienne ?

Remarquons tout d’abord, que des concepts tels que : grand/petit, rarement/souvent, tôt/tard, etc., sont totalement relatifs. Ils n’ont de sens que par rapport à une norme, ou par comparaison.  

Quelques exemples : La croissance du corps physique, chez l’être humain, est lente par rapport à celle d’un poussin, mais rapide par rapport à celle d’un chêne.

De nombreuses substances sont toxiques pour l’organisme, mais deviennent thérapeutiques à dose infinitésimale.

Chaque fois que l’on énonce de tels concepts, il est important de les situer dans leur contexte.

Nous approfondirons ici quelques types d’oppositions (parmi beaucoup d’autres !), qui imposent bien souvent leur tyrannie dans notre vie quotidienne, bien que nous n’en ayons généralement pas conscience.

1. le bien/le mal – bon / mauvais – avoir tort/avoir raison – etc.

Cette opposition illustre tout à fait l’aspect relatif que l’on a décrit ci-dessus, mais elle mérite d’être particulièrement mise en évidence parce que nous sommes totalement imprégnés de cette vision manichéenne : « C’est bien ! C’est mal ! ». « C’est pas bien, de mentir ! » ; pourtant nous savons tous que dans certaines circonstances, il ne serait ni utile ni bénéfique de dire la vérité…

Bien sûr, toutes les actions qui portent atteinte au vivant sont à condamner. Mais de nombreuses opinions, de nombreux actes ou choix de vie, sont qualifiés de « mauvais », simplement parce qu’ils nous surprennent, parce qu’ils ne correspondent pas à ce que nous aurions fait ou à ce qui nous a été inculqué.

Les notions de bien et de mal sont véritablement fonction de la conscience que l’on a des choses. Par exemple certaines personnes sont très sensibles à la nécessité d’économiser l’énergie, et d’autres beaucoup moins, simplement parce qu’elles n’ont pas eu les mêmes informations, ou parce que, pour l’instant, leurs préoccupations personnelles ne leur permettent pas d’être disponibles à cette compréhension. Nous n’avons donc pas à porter un jugement positif ou négatif sur l’attitude des uns ou des autres.   

Quel que soit le domaine, nous n’avons pas à juger les autres de notre point de vue extérieur, car nous ne connaissons jamais réellement les circonstances ni les facteurs personnels qui les ont poussés à agir de la sorte… 

D’une manière générale, nous pouvons développer notre discernement, cette capacité à adopter la vision la plus large possible. Nous questionner : « Quels sont les facteurs qui ont pu intervenir pour aboutir à telle ou telle réaction, ou à tel ou tel phénomène ? ». Cette attitude permet de relativiser, d’avoir une vision plus juste. Dans une discussion, nous comprendrons mieux les différents points de vue. Nous serons plus nuancés dans nos propos, dans nos jugements : « Je suis d’accord avec toi sur ce point, mais sur cet autre aspect je pense plutôt que… etc.». Et les relations deviendront plus paisibles, plus constructives.

2. j’aime/j’aime pas – agréable/désagréable – ami/ennemi – etc.

Notre vie émotionnelle est entièrement régie par cette loi « d’attraction/répulsion ». Nous consacrons une très grande partie de notre énergie à rechercher ce qui nous semble agréable, et à fuir ce qui nous paraît désagréable. C’est tout à fait humain !

Soulignons au passage, que nous désirons quelquefois des choses bien contradictoires : avoir toujours du soleil, et en même temps un joli jardin verdoyant… avoir une entière liberté, mais surtout, ne pas nous retrouver seul… être aimé totalement, tel que l’on est, mais ne pas supporter les « défauts » de notre conjoint… Commençons par accepter nos contradictions. C’est la meilleure façon de les voir, un jour, se réconcilier.

Attraction, répulsion… Si on prend un peu de recul sur certaines de nos expériences, on s’apercevra que nos attirances spontanées n’ont pas toujours eu des conséquences « agréables », à moyen ou à long terme (par exemple : l’excès de gourmandise… qui peut nous rendre malade !).

Rien n’est totalement positif ou négatif pour nous, aucune situation n’est réellement parfaite, ni totalement désespérée. Et de toute façon, rien n’est permanent ! C’est ainsi que l’on voit quelquefois des amis devenir des ennemis, et réciproquement… Alors, apprenons à repérer les émotions qui surgissent pour éviter qu’elles nous manipulent, et pouvoir faire des choix en conscience.

Et quand nous sommes face à des évènements que nous n’avons pas choisi, sur lesquels nous n’avons aucune prise, laissons émerger notre étonnement, notre émerveillement devant l’imprévisibilité de la vie… Il y aura toujours certaines choses qui nous paraîtront agréables, d’autres désagréables, mais nous pouvons ouvrir notre cœur pour contenir ensemble ces deux réactions jumelles « j’aime/j’aime pas ». Leur intensité s’atténuera d’elle-même. Et contrairement à ce que certains croient, notre vie ne deviendra pas fade, au contraire elle s’enrichira et s’imprègnera d’une douceur pleine de joie. La vie, en elle-même, est un cadeau… Embrassons la vie dans ses multiples manifestations !

3. tension/relâchement – effort/repos – etc.

L’harmonie dans notre vie quotidienne repose sur un bon équilibre entre effort et détente, tension et relâchement. La plupart du temps, notre rapport au travail, et à l’activité en général, n’est pas adapté au rythme de notre biologie interne : au mieux, on alterne des phases de travail intensif, avec des phases de repos, que l’on gère plus ou moins bien parce qu’on a pris l’habitude d’être totalement identifié à notre rôle professionnel… Au pire, on ne s’autorise aucune trêve… De même sur les plans émotionnel et mental, il n’est pas facile de trouver le juste équilibre entre la volonté et le « laisser-aller » : « Est-ce que je cède à mes désirs, même si je les sais nuisibles pour ma santé, ou bien si j’y renonce totalement et définitivement ?… au risque de développer un sentiment de frustration qui sera tout aussi nuisible pour moi ?… ». Nous sommes bien souvent dans un excès ou un autre.

« La voie du milieu » est une expression qui se réfère à la pensée bouddhiste. Elle présente une voie spirituelle qui mène à l’éveil et à la libération de la souffrance. Cette voie consiste à éviter les deux extrêmes que sont : d’un côté l’attachement aux plaisirs sensoriels, de l’autre, la pratique de l’austérité ou de l’ascétisme.

D’après une légende, Bouddha aurait illustré le principe de la Voie du Milieu en prenant l’exemple d’un musicien qui explique à son élève comment accorder son instrument pour obtenir une harmonie parfaite : « Une corde trop tendue casse, une corde pas assez tendue ne sonne pas. »

4. tristesse/joie – espoir/découragement – optimisme/pessimisme – etc.

Nous traversons tous des phases de contraction, de fermeture, crainte, méfiance, étroitesse, confusion,…

Alors que par moments on éprouve sans doute des sensations d’expansion, d’ouverture, de confiance, de clarté, de sérénité, de joie,…

Il est possible d’atténuer l’intensité de ces humeurs cycliques, lorsqu’on en comprend les causes essentielles :

  • la relation que nous entretenons avec  nous-mêmes,
  • et la relation que nous entretenons avec les autres, et avec le monde d’une façon générale.

Ces deux aspects sont étroitement liés, totalement imbriqués l’un dans l’autre.

A la racine des difficultés : une compréhension erronée, dualiste.

L’appréciation que nous avons de nous-mêmes (tout comme celle que nous avons des autres, d’ailleurs !), est bien souvent de nature extrême. Elle oscille entre : « je n’y arrive pas, je suis nul », et « je sais que c’est moi qui ait raison », ou, plus subtil, « je ne juge pas mon voisin, mais… je pense quand-même que moi, je suis sur la bonne voie », etc. Soit je me dénigre, soit… je dénigre les autres ! ce qui est une façon de se penser meilleur qu’eux…

D’un moment à l’autre, en fonction des circonstances, je passe d’une piètre estime de moi, à une haute estime de moi-même, d’un sentiment d’infériorité, à celui de supériorité. Ces ballottements sont souvent très accentués par le fait que je me compare aux autres. Mais ils se produisent aussi quand je suis seul avec mes questionnements intérieurs. Je regarde mes faiblesses, mes limites, ou mes réussites, avec le regard du « j’aime/j’aime pas », autrement dit avec mon émotionnel.

En fait, je juge mes attitudes en fonction de l’image que je me fais de moi-même, en fonction du personnage que j’aimerais être. Mais qui suis-je réellement ? Je n’ai pas confiance en ma valeur infinie, en tant qu’être humain. Je ne suis pas à l’écoute de l’amour inconditionnel que la Vie met à ma disposition.

Une estime de soi équilibrée, stable, est le fruit de la conscience que nous avons de notre être profond, conscience de la flamme de Vie qui nous habite, conscience de notre essence sacrée…

Notre relation aux autres, notre relation au monde d’une façon générale, est directement liée à la relation que nous entretenons avec nous-même.

Si nous sommes peu reliés à notre source intérieure, nous nous sentons en dualité avec le monde. Nous nous percevons comme autonome, séparé des autres, extérieur au monde, alors qu’à chaque instant, nous entretenons avec lui des échanges de toutes sortes : gazeux (respiration), alimentaires, mais aussi des échanges verbaux, émotionnels, spirituels. La sagesse taoïste nous enseigne que nous sommes animés par le même souffle…

Cette sensation de séparation, erronée, est due à l’importance disproportionnée que nous accordons à notre intellect, à notre mental. Ce mental qui analyse, qui interprète, mesure, compare, se raconte en permanence des histoires sur notre passé ou sur notre futur. Nous nous coupons de nos ressentis, de notre intuition, de la vie qui coule en nous. Nous nous identifions à nos pensées, alors que nous sommes tellement plus que cela…

Au fil des siècles, l’être humain, pour comprendre le monde, pour mieux l’observer, a entrepris de le morceler, de le disséquer ; il a fait des catégories : la géographie, les sciences naturelles, etc., puis des sous-catégories : les vertébrés, les invertébrés, etc., puis des sous-sous-catégories, etc. Cette compréhension a, bien sûr, une grande utilité. Elle permet d’avoir une connaissance des différents éléments et de leurs interactions. Elle permet de construire, de créer. Elle nous ouvre à l’extraordinaire multiplicité des formes que peut prendre la Vie. Mais il nous reste maintenant à dépasser ces catégories, pour appréhender le monde dans sa globalité, dans sa complexité. Nous pourrons ainsi percevoir l’essence commune qui nous unit à chaque être vivant, et contempler son infinie beauté.

Il ne s’agit pas d’entretenir une représentation du monde un peu floue, où toutes choses se confondent. Non ! Chaque parcelle de l’univers est unique, et révèle un fragment de vérité. La dualité n’est pas une illusion, mais elle est seulement la face apparente des choses, voilant une réalité plus subtile. La profonde unité qui imprègne tous les êtres vivants est inaccessible à nos yeux et à nos oreilles, mais perceptible par notre faculté d’intuition.

Alors nos états d’âme seront moins extrêmes, moins fluctuants, et en parallèle, nous apprendrons à les accueillir, à les aimer tels qu’ils sont. Parce qu’ils font partie de la vie. Parce qu’ils sont sa pulsation : tristesse, optimisme, découragement, amour, repli sur soi, harmonie, …

Puissions-nous rester unis au courant de Vie qui nous traverse !

D’une manière générale

Soyons présents à nos fonctionnements au quotidien, à nos paroles, à nos pensées. Acceptons de tout notre Etre, que les opposés soient indissociables et complémentaires ; acceptons le fait qu’ils n’existeraient pas l’un sans l’autre, et que la sagesse consiste à trouver à chaque seconde le plus juste équilibre entre : vigilance/détente, activité/contemplation, raison/intuition, sociabilité/solitude, fermeté/tolérance, courage/prudence, détermination/souplesse, etc. Finalement, entre le trop et le trop peu. Prenons le temps de réfléchir à chacune de ces paires d’opposés qui nous enferment, et à tous celles que nous pourrons observer au cœur de nous-mêmes.

Chacune de ces qualités, si elle est poussée à l’excès, risque de ne pas porter les fruits attendus. Par exemple, la persévérance peut devenir un acharnement, qui nous fait oublier d’autres qualités essentielles. A l’inverse, trop de souplesse, une capacité d’adaptation trop poussée, risquent de nous détourner de l’orientation que nous avions choisie.

Autre exemple : si j’ai trop de fierté,  je serai assez distant avec les autres, je vais me priver de ce qu’ils pourraient m’apporter ; mais si je suis trop humble, trop modeste, je risque de ne pas développer pleinement les qualités que la vie m’a confiées, et ainsi de ne pas les offrir à mon entourage.

Ne cherchons pas à lutter contre nos tendances duelles ! Cette attitude les renforcerait ! Simplement, le fait d’en prendre conscience fera qu’elles s’atténueront peu à peu.

Chaque situation requiert un dosage subtil, qui devra être réajusté à chaque instant. Par exemple : l’éducation d’un enfant prendra appui sur le couple tolérance/fermeté ; l’adulte devra être dans une démarche permanente d’écoute et d’observation : de lui-même, de l’enfant, et du contexte.

Cependant, ce travail d’observation et de réflexion, doit avant tout être guidé, inspiré par nos ressentis subtils, par notre intuition. Car la difficulté, c’est que « le juste milieu » ne peut pas se définir par une mesure mathématique ! Non seulement cet équilibre est différent pour chacun, maisil est également différent selon les situations, selon notre état du moment, etc. Il n’est jamais stable, jamais acquis.C’est une dynamique, une oscillation, une recherche permanente de l’attitude la plus juste, la mieux adaptée à chaque situation. Restons centré, et faisons confiance à nos ressentis : quelle attitude nous est suffisamment agréable pour nous donner envie d’être généreux, pour nous rendre disponibles aux autres et à la bonne marche du monde ? Laissons-nous guider par notre cœur.

Pour conclure…

Tout déséquilibre engendre de la souffrance. Soyons attentifs à nos schémas de pensée dualistes, qui entraînent généralement une réaction émotionnelle (j’aime/j’aime pas), ou un jugement de valeur (c’est bien/c’est mal). Il ne s’agit pas de nier les différences, ni de s’interdire d’avoir des préférences ! Mais la réalité peut être interprétée de multiples façons. Nous pouvons accueillir les contradictions, les paradoxes, percevoir les opposés dans une vaste synthèse, et ainsi apprécier la richesse de la diversité.  

Sur le plan personnel, ce regard donne un sentiment d’unité intérieure, et d’harmonie avec les rythmes universels. Il est source de sérénité, de confiance, et de joie. Il nous aide à accepter et à prendre en compte la complexité des personnes, des phénomènes, des situations, du monde… Il exerce notre mental au discernement, à une vision plus juste, plus claire, plus pertinente de la réalité. La vie prend, à nos yeux, un sens nouveau.

Au niveau collectif, qu’il s’agisse d’un pays ou d’un groupe quelconque, cette compréhension est un enjeu essentiel pour dépasser les attitudes qui divisent, qui opposent. En prenant en compte ce qui est essentiel, cet angle de vue élargi souligne les intérêts communs et apaise les conflits, qu’ils soient internes au groupe ou dirigés vers l’extérieur.

Chacun à notre niveau, nous pouvons travailler à cette vision unificatrice, plus vraie, qui ouvre sur la possibilité d’une civilisation éclairée et fraternelle.         

                                                                  

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